« Loin du tapage, des consécrations et des louanges, les demeures des écrivains et des artistes vibrent encore du parfum d’une présence. » C’est ainsi qu’Hélène Rochette introduit son ouvrage consacré aux Maisons d’artistes et d’écrivains (Parigramme, 2019). Il est vrai que ces lieux témoins de la personnalité, de la sensibilité et du talent de celles et ceux qui y vécurent conservent bien souvent une aura dont les musées sont dénués. Le temps y semble suspendu et l’attention s’y porte autant sur les œuvres et les objets que sur les sons ou les senteurs qui sont « comme l’âme de l’appartement » (Baudelaire, « L’Invitation au voyage », 1869). Voilà peut-être pourquoi les maisons d’artistes et d’écrivains se prêtent si bien aux interventions olfactives qui permettent de raviver une mémoire et de s’immerger pleinement dans un lieu, une existence ou une œuvre. Au sein de ces sites préservés, où l’histoire intime et la grande Histoire prennent vie de conserve, les senteurs apportent en effet un surcroît de contextualisation et d’incarnation. Cette discussion portera sur plusieurs projets olfactifs récemment mis en œuvre à la Maison de Balzac ainsi qu’au Château de Rosa Bonheur.