Marier ces deux mots, « cinéma et parfum » produit souvent une quête des flacons présents sur les coiffeuses des héroïnes. Il existe aussi de confidentiels odoramas permettant d’apposer des odeurs à des films, d’adjoindre au cinéma, après le son et la couleur, un univers olfactif par des cartes à gratter ou des diffuseurs. Ce ne sont pas eux qu’il faut entendre derrière la liaison proposée ici. Il me semble en effet que certains films sont en quête de l’odorat du spectateur, tout comme les parfums sont en quête d’images et de mots pour se dire. Puissances d’évocations, frères jumeaux dans leur poursuite des émotions, cinéma et olfaction peuvent-ils être analysés en dehors du prisme technique ou illustratif ? Un film peut-il, à l’aide de son langage propre, convoquer et transmettre, odeurs et parfums au milieu de sa fiction ? À la façon d’une analyse esthétique, je m’intéresse à la façon dont leurs formes respectives (sillage, écho, couleurs, musicalité, etc.) se croisent et s’entremêlent.
