15/03/2024

Caroline Champion, exploratrice de saveurs : « J’adore travailler avec les parfumeurs : leur approche est différente de la mienne, leur langage aussi »

Double-Portrait-Harcourt_1000

Avec un atelier intitulé « Voyage au jardin des Hespérides » le samedi 23 mars, Caroline Champion fera voyager ses invités au travers des émotions… L’occasion pour nous de revenir sur ses performances, des créations qui mêlent souvent – et sans frontière – l’odorat et le goût !

Que signifie une « exploratrice de saveurs », le terme que vous utilisez vous-même pour vous qualifier ? 
Je suis une exploratrice dans l’âme : par définition, explorer, c’est « aller voir », sans carte préalable, en faisant fi des frontières. Je refuse la séparation entre théorie et pratique, comme la frontière entre l’art, la pensée et la vie. Mon travail s’adresse autant aux musées, aux universitaires qu’aux entreprises. 

Parce qu’elles n’intimident personne, les saveurs sont souvent le point de départ de mes explorations. À partir de ce fil conducteur, je crée des ponts entre différents univers : arts, parfumerie, mode, design, littérature… Je travaille avant tout sur le ressenti.

En quoi consistent vos missions ? 
C’est très varié : à partir de mon travail de recherche, je vais, par exemple, être sollicitée pour concevoir un séminaire d’inspiration pour des parfumeurs, former des équipes à parler du goût, prendre la parole dans un comité́ de direction pour insuffler de nouvelles idées … 

Mais je peux aussi changer de chapeau et être invitée par un musée pour concevoir une performance, qu’il s’agisse d’une « dégustation de couleurs » comme au Musée Picasso ou d’un voyage dans l’histoire du goût de Paris, comme au Théâtre du Châtelet. 

Là encore, la frontière entre l’art et la vie n’est pas étanche : je suis régulièrement contactée par des entreprises pour qui j’imagine des événements que je signe comme mes performances et où je raconte une histoire qui passe par le ressenti. Au lieu de considérer le cocktail comme un passage obligé, juxtaposé au reste de la soirée, celui-ci devient le support d’une véritable expérience sensible. J’adore ce genre de projet : je construis d’abord un récit sur la base du brief de mon client ou – si j’ai carte blanche – de l’ADN de la marque. En découlent le choix du lieu, le menu, le décor, les animations… Et puis, en fonction du projet, je réunis une équipe de comédiens, de scénographes, de décorateurs, de cuisiniers, de parfumeurs… J’orchestre l’ensemble, c’est toujours une incroyable aventure humaine. J’ai la chance de travailler avec des gens remarquables. 

Parlez-nous de vos dernières créations… 
En septembre dernier, j’ai imaginé une performance intitulée Exposer le goût et l’odeur ? pour le Musée des Beaux-Arts d’Angers, qui avait fait le pari d’une exposition dédiée aux cinq sens dans l’art contemporain. J’ai pris en charge la partie olfactive et gustative de l’exposition. Par définition, un musée est une institution de l’œil et j’ai voulu pointer du doigt l’écueil qui consiste à travailler le goût et l’odeur comme des arts plastiques. Avec un sculpteur-comédien et une musicienne, nous avons proposé́ un parcours pieds nus et en partie aveugle autour des œuvres du musée. À la place de la vue, il y avait du texte, des matières, des parfums, de la musique, de la danse et, bien sûr, du goût ! 

Je travaille actuellement sur un projet dédié au goût et à l’odeur de l’espace pour un centre d’astrophysique. C’est très réjouissant ! 

Que vous inspire l’univers de la parfumerie ? 
C’est un champ de création extrêmement stimulant, notamment dans ses liens avec d’autres domaines comme la gastronomie, le design, la mode ou l’art contemporain. J’adore travailler avec les parfumeurs : leur approche est différente de la mienne, leur langage aussi, ce qui donne des échanges très enrichissants pour tout le monde. 

En quoi consistera l’atelier prévu pour la Paris Perfume Week ? 
Je vais réaliser un atelier intitulé « Goûter/Sentir : Voyage au jardin des Hespérides ». L’objectif est d’interroger les relations entre goût et odorat à travers l’incroyable palette aromatique des agrumes. J’ai sélectionné́ des produits exceptionnels : nous allons prendre le temps de les sentir, de les toucher et de les déguster, tout en explorant l’imaginaire que ces pommes d’or sont capables de déployer. 

À lire également

La Paris Perfume Week revient pour sa deuxième édition, du 20 au 23 mars 2025 !

Après une première édition réunissant près de 3000 passionnés et professionnels du monde entier, la Paris Perfume Week revient du 20 au 23 mars 2025 au Bastille Design Center. Dans son sillage, se dessine une programmation inspirée et foisonnante.
Design sans titre

Paris Perfume Week : retour sur le succès de la première édition !

Dimanche 24 mars. 18 heures. La première Paris Perfume Week, by Nez, s’achève, et, déjà, l’ensemble des participants (exposants, partenaires ou visiteurs) se projette avec impatience vers la seconde édition de l’événement, qui se tiendra en 2025. Retour sur quatre journées d’une rare intensité qui ont su mettre à l’honneur la culture olfactive dans toute sa richesse et sa diversité. 
VISUEL-COLLECTION-FOND-BLEU_RGB_1000-1

Infiniment Coty Paris : « Une nouvelle génération de parfums à la longévité et au sillage augmentés par la science »

Depuis plus d’un siècle, Coty participe à la construction de l'univers de la beauté, et plus particulièrement de celui de la parfumerie. Lancé en 1917 par François Coty, Chypre est ainsi la création éponyme de l’une de familles majeures de la parfumerie moderne : les chypres. Aujourd’hui, ce nom prestigieux s’incarne dans une nouvelle marque de haute parfumerie : Infiniment Coty Paris.